L’appropriation culturelle en 2019

Le collectif du Salon du livre anarchiste de Montréal s’oppose à tout système de domination et de hiérarchie, ce qui inclut implicitement la suprématie blanche.

Nous travaillons à rendre le salon du livre aussi accessible que possible et reconnaissons que de ne pas avoir traité adéquatement la question de la suprématie blanche rend obstacle à cette accessibilité. Au fil des ans, une des caractéristiques en particulier de la suprématie blanche – l’appropriation culturelle – a signifié que de nombreuses personnes qui subissent le fardeau de l’oppression racialisée se sont senties inconfortable au salon, au point de ne pas assister à l’événement. Nous nous efforçons de changer cela du mieux que nous pouvons, et cela implique en partie d’essayer de trouver de meilleurs moyens de traiter concrètement de l’appropriation culturelle dans le contexte du salon.

L’une des façons les plus courantes où ceci peut survenir réside dans des choix esthétiques tels que des personnes non-noires portant des « dreadlocks» et des personnes non-autochtones de l’île de la Tortue portant des coiffures « Mohawks ». Bien que ce ne soient en aucun cas les seuls façons de faire une appropriation culturelle, nous offrons ces exemples car ce sont des événements qui ont été portées de manière spécifique et répétée à l’attention du collectif Bookfair au fil des ans.

Nous ne sommes pas intéressés à contrôler le corps des gens, d’autant plus que ce n’est ni réalisable du point de vue logistique – ni souhaitable – de surveiller chaque personne qui sera au salon. Comme le collectif est responsable du choix du contenu du salon du livre, nous essayons cette année d’être plus réfléchis en ce qui concerne les personnes offrant des ateliers ou ayant une table. Dans la mesure du possible, nous n’accepterons  aucune candidature d’individus souhaitant offrir un atelier ou avoir une table si nous savons qu’iels participent à une appropriation culturelle, que ça soit par leurs choix esthétique ou par leur comportement.

Le Salon du livre anarchiste de Montréal est plus qu’un simple collectif; Il incombe à tout.e.s les participant.e.s de réfléchir de façon critique à la manière dont leurs choix (esthétiques et autres) peuvent refléter les systèmes de domination et de hiérarchie, et en quoi cela affecte la capacité des autres à y assister. Nous vous demandons de réfléchir sérieusement avant de décider de vous présenter habillé ou de vous comporter d’une façon à faire de l’appropriation culturelle. S’il est plus important pour vous de porter vos cheveux ou votre habillement comme vous le souhaitez, même si vous savez que cela pourrait être une fausse représentation de la culture d’une autre personne, vous devriez peut-être rester à la maison.
En plus de tenter de traiter les cas d’appropriation culturelle autant que possible, le collectif s’efforce également de maintenir le Salon du livre anarchiste de Montréal comme un espace accessible aux personnes racialisées dans le contexte que nous soulignons. Ceci inclut notamment de donner plus d’espace aux ABIPOC (Anarchist Black, Indigenous and People of Colour | Anarchistes Noirs, Autochtones et Personnes racisées), et en particulier aux contenus anticoloniaux et autochtones.

Comme toujours, le salon du livre estime que l’éducation populaire est un élément essentiel à la confrontation et au démantèlement des systèmes de contrôle. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’appropriation culturelle ou si vous n’êtes pas sûr de ce dont nous parlons ici, consultez les ressources ci-dessous ou demandez à votre bibliothécaire du coin!

Pour en savoir plus :

Trousse d’outils pour les alliées aux luttes autochtones

Les Brutes et l’appropriation culturelle